Ce matin, la mosquée et le quartier du Vieux Delhi. La Jamma Masjid (grande mosquée) est le coeur de la vieille ville, le quartier musulman, véritable embroglio de rues, de maisons aux murs délabrés, d’échoppes en tous genres, de vendeurs de thé, de boui bouis, de fils électriques, de vaches, de singes et de circulation chaotique, le tout saupoudré de poussière. On se croirait revenus plusieurs centaines d’années en arrière s’il n’y avait pas ces gros noeuds de fils là où tout un chacun pirate l’électricité de la ville. On y accède depuis notre hôtel par le métro.
Il me semble necessaire à ce point du récit de faire un petit aparté sur le métro delhiite. Ce métro c’est l’inverse de l’Inde, ce qui ne le rend que plus indien encore. Là où en surface tout n’est que chaos et tumulte, le métro de Delhi est un réseau bien organisé où les trains arrivent à l’heure et où les passagers respectent, en file indienne, la priorité à la descente des wagons. Là où la rue est pleine d’une poussière étouffante et jonchée d’animaux, le métro est d’une propreté parfaite. Là où à l’air libre, on jette tout papier ou ordure par terre, les titres de transports du métro sont des jetons que l’on laisse dans les bornes à la sortie pour qu’ils puissent être réutilisés plus tard.
C’est en sortant de cet espace complètement irréel pour l’Inde que l’on fait surface dans le chaos que je vous décrivais précédemment. Après quelques minutes de marche sans trop d’assurance quant à la direction, on atteint l’immense et magnifique monument de grès rouge qu’est la Jamma Masjid. On y entre après avoir gravit quelques marches et payé son entrée. Il faut ensuite se déchausser (chouette) et faire vérifier que sa tenue est correcte. C’était la troisième fois que j’allais à cette mosquée et il me semble que les consignes vestimentaires se sont encore durcies. Hommes et femmes doivent être couverts des chevilles jusqu’aux coudes. Je suis assez heureuse de pouvoir dire que j’ai encore une fois passé l’épreuve grâce à mon pantalon ample, ma kurta qui n’est pas très près du corps et me recouvre les fesses et mon dupata enroulé autours de mes épaules et de mon buste. C’est heureux, la sentence était de devoir porter un affreux peignoir à fleurs pendant la visite.
Cette formalité passée on entre dans l’enceinte de la mosquée, immense esplanade de grès rouge dominée à l’Est par des minarets et trois dômes “en chantilly” écrus. Cette mosquée à été bâtie sous le règne de Shah Jahan (le même que pour le Taj Mahal) au 17° siècle. Elle peut accueillir 25000 fidèle, ce qui en fait la plus grande mosquée d’Inde et la 3° plus grande du monde. On se promène un moment dans la cour en observant les femmes voilées qui sont assises d’un coté, les hommes qui prient sous les arcades et les petites filles qui passent en courant à coté du petit lac carré en allant à l’école jusqu’au moment ou un groupe de touristes rentre dans la mosquée. On en profite pour monter au minaret. Attention, les femmes ne peuvent pas monter seules, elles doivent être accompagnées d’un homme. La vue sur Delhi est impressionnante malgré le brouillard épais de l’hiver qui cache tous les édifices plus lointains que le Fort Rouge. Un pourboire quémandé pour l’homme qui nous a fait monter en haut du minaret (sans qu’on le lui demande) et on récupère nos chaussures.
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On part se balader sur Chandni Chowk, l’artère commerçante du vieux Delhi où se rejoignent tous les bazars. Mais la balade n’est pas très reposante: les rues sont surchargées de monde qui crie, qui pousse et qui nous fixe. On décide qu’il est l’heure d’aller déjeuner après avoir renoncé au temple Jain où il faut laisser nos affaires à un homme en qui nous n’avons pas confiance et au Fort Rouge (Lal Qila) fermé puisque c’est bientot la fête nationale indienne, Republic Day. On déjeune au “Karim” qui nous déçoit pas mal puisqu’on ne peut pas commander de biryani, leur plat phare. Et puis direction Raj Ghat parce qu’on commence a faire une over dose de Vieux Delhi.
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Raj Ghat, les quais du roi, est un grand jardin très paisible et pour sa majeure partie très bien entretenu au milieu duquel trone le mausolé de Ghandi. C’est un véritable havre de paix dans la grouillante Delhi et un repos apréciable apres la vieille ville. Après une photo devant la flamme qui ne s’éteint jamais pour commémorer le Mahatma, on s’assoit quelques heures dans le gazon pour peindre et se reposer.
On prend ensuite un rickshaw dans le but d’aller à Dilli Haat (sur recommandation de Anjali que j’avais rencontrée à Madras). C’était sans compter sur notre chauffeur de rickshaw qui ne voulait pas du tout nous y emmener, et préférait nous entrainer chez un de ses potes. On réussit à résister après moult parlementation. On arrive enfin à Dilli Haat, un centre commercial en plein air ou se vendent les spécialités de toute l’Inde. C’est cher mais ca a l’avantage d’être au calme. On rentre directement à l’hotel car on a un train tot le lendemain matin.
Vous l’aurez compris, Delhi ne m’a pas laissée indifférente. C’est une ville tellement chargée d’histoire, de culture et de vie qu’elle me fait déborder d’émotions contradictoires. Elle est tout et son contraire.
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